L'AMICALE DES CADRES PENSIONNES D'A.C.E.C.
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La firme "Electricité et Hydraulique", l'apparition du nom "A.C.E.C.", les débuts et l'essor, la guerre 14-18.

En 1878, Julien Dulait (1855 – 1926), fils de l’ingénieur métallurgiste Jules Dulait et diplômé de l'Institut Montefiore à Liège, commence des expériences sur les machines électriques et hydrauliques dans le modeste atelier paternel de 500 mètres carrés, rue de Montigny à Charleroi. Avec son collaborateur Désiré Barras, il construit une machine génératrice d’électricité entraînée par une turbine hydraulique.

En 1881, il crée à Charleroi la "Compagnie générale d’Electricité", dont il est directeur technique. Elle construit des machines selon ses brevets et ceux de Zénobe Gramme. En 1886, la société est renommée en "Société anonyme Electricité et Hydraulique à Charleroi", en abrégé "E&H", et migre rue Cambier Dupret à Marcinelle. A cette époque, elle produit déjà des machines d’une puissance dépassant les 100 kW.


Autour de 1890, la société fournit des installations d’éclairage électrique aux villes de Liège, Charleroi et Schaerbeek. Le système de mât d'éclairage "Dulait", dans lequel l'ampoule est alimentée par une génératrice elle-même entraînée par l'eau de la distribution urbaine, est breveté en Belgique, en France et en Suisse.


En 1894, la société fournit motrices et voitures pour la ligne de Cointe (Liège),dont les pentes sévères requièrent des moteurs spéciaux (25 HP sous 500 VCC); ce seront là les premiers tramways entièrement construits en Belgique.


Suivront bientôt l'équipement de la liaison Bruxelles - Tervueren (1896) et celui de la ligne "Ostende - littoral" (1899). D'importantes commandes à l'exportation, pour équiper Alger, Naples, Koursk ... ne tarderont pas.


En 1898, "E&H" établit un atelier en France, à Jeumont, à la frontière entre les deux pays, et ouvre deux ans plus tard une deuxième implantation, de 50 hectares cette fois, sur le site de Marcinelle, le long des actuelles rues Vital Françoisse et Chapelle Beaussart.


Au tournant du 20ème siècle, A.C.E.C. réalise d'importantes commandes de motorisation pour des tramways destinés à l'exportation, comme ceux de Galatz, en Roumanie, en 1899, de Dijon et du Mans en 1900.


La gamme de produits fabriqués par la firme comporte dynamos, ascenseurs, lampes à arc, moteurs électriques de traction pour tramways, perforatrices ainsi que tout le matériel anti-déflagrant destiné aux applications minières. D'abord testé et mis au point dans la région (Mariemont), ce matériel sera largement exporté jusqu'en Hongrie. Mentionnons également tout le matériel pour l'éclairage complet du château de Laeken, ses parcs, serres et jardins, depuis l'installation de génération de puissance nécessaire jusqu'au plus petit luminaire.


En 1904, devant la menace toujours croissante de la concurrence allemande qui vise à contrôler le marché du matériel électrique en Belgique, un grand groupe défensif - les "Ateliers de Construction électriques de Charleroi" - se forme sous le patronage d'Edouard Empain. Vital Françoisse en sera le premier directeur. Un énorme investissement donne naissance à la câblerie, à l'atelier "Grosses Machines", à l'atelier "Machines moyennes", à l'atelier "Outillage central" et à la fonderie.

L’usine de Jeumont, en France, est renommée en 1906 "Ateliers de constructions électriques du Nord et de l’Est", ou "ACENE", en abrégé. Bien plus tard, dans les années ’60, elle sera absorbée par Jeumont Schneider.

En 1906, la "S.A. des Tramways du Caire", une compagnie belge créée sous l'impulsion du baron Empain, passe
commande de 10 équipements de motorisation A.C.E.C. pour les motrices de son réseau entre le Caire et Héliopolis.Ce matériel allait rester en service jusqu'en 1952.                                   


Dès 1907, le calcul et la construction de pompes se sont fortement développés. Un accent particulier est mis sur les performances: soit grand débit horaire (300 ... 400 mètres cubes par heure), plus particulièrement pour les carrières, nombreuses en Hainaut, soit hauteur manométrique importante (200 ... 300 mètres), spécifiquement à l'usage des mines, très actives dans la région à l'époque.


A.C.E.C. assemble également dans ses ateliers des groupes moto-pompes avec des composants de sa fabrication. Les moteurs moyenne tension à courant alternatif sont déjà couramment utilisés. A titre indicatif, la pompe de la photo ci-contre aurait été capable de remplir chaque heure, à partir du niveau du sol, un cube de 5,85 m de côté, qui se serait trouvé juché 3 mètres au-dessus du dernier étage de la tour Eiffel.



C'est à ce moment qu'A.C.E.C. développe également une divison "Métrologie", spécialisée dans la construction de compteurs d'énergie, type "Ferranti", tant pour les installations à courant continu que pour celles à courant alternatif mono- et triphasé. Ces types de compteurs ont ceci en commun qu'ils utilisent tous un moteur interne à cuvette de mercure. Ces équipements se vendent dans toute la Belgique industrielle de l'époque, mais sont également largement diffusés à l'étranger, comme en Afrique due Sud, en Allemagne, au Canada, en Angleterre, en Chine, à Ceyla, à Cuba ... et la liste n'est pas exhaustive, tant s'en faut ! La gamme se complète de compteurs type "abonné particulier" et de compteurs spéciaux.



L'industrie minière en plein essor réclame des équipements toujours plus performants.                                   



Dès 1912, A.C.E.C. développe un système breveté destiné à la signalisation dans les mines de charbon, entre fond et surface, pour remplacer les antiques installations existantes. Celles-ci utilisaient exclusivement des moyens mécaniques pour actionner un système de cloches à la surface par l'intermédiaire de cordons courant le long du puits d'extraction vers les différents niveaux de la mine. Purement électrique, le système A.C.E.C. se compose d'un équipement installé en surface, à "la recette", et d'un équipement à chaque envoyage, au fond de la mine.



Les charbonnages étant nombreux et tournant à plein régime, A.C.E.C. installe des moyens de production importants pour ces équipement de signalisation.


A.C.E.C. est également très actif dans le domaine du levage, et fournit nombre de ponts roulants de 3 à 25 tonnes, actionnés tant par des moteurs à courant continu que triphasés, principalement dans les usines sidérurgiques et fonderies de la région carolorégienne. En 1912, on note également la fourniture pour une glacerie de Roux, d'un pont de 4 tonnes avec pompe à vide pour soulever les glaces au moyen de ventouses.


Dès 1914, en partenariat avec une firme française, A.C.E.C. commence à construire des transmissions électriques destinées à des véhicules à moteur à explosions, système "A.C.E.C, Balachowsky & Caire". Ce sont là les prémices du "Crotale" et autres, qui leur succéderont bien plus tard.

Dans les années avant-guerre, A.C.E.C. poursuit une collaboration active avec les établissements Carels, de Gand, un mécanicien établi sur le dock de Gand. A.C.E.C. rachètera cette firme plus tard, et ces bâtiments seront à l'origine de l'implantation gantoise d' A.C.E.C., qui y poursuivra la construction de moteurs de marine, turbines à vapeur, transformateurs et turbines à gaz.

A.C.E.C. a aussi mis à son programme la construction de grues pour ports de mer et fluviaux. De nombreuses commandes sont enregistrées: Gand, Anvers, Ostende ... mais aussi Bourges, Alger, Toulon ... On remarque entre autres, en avril 1914, la commande par la Chambre de Commerce de Bordeaux de pas moins de 20 grues de 3 à 5 tonnes de capacité de levage, pour équiper le bassin à flot n° 2 du port de la ville.

Le 4 août 1914 éclate la première guerre mondiale.

De nombreux membres du personnel sont mobilisés, et connaissent la boue des tranchées et les gaz de l'Yser. Beaucoup
y sont blessés, faits prisonniers, déportés, ou y perdent la vie. Les épouses et les enfants qu'ils ont laissés derrière eux souffrent de la faim et de la misère.


L'usine est consciencieusement dépouillée de ses machines par les forces d’occupation allemandes; 264 machines-outils et 291 machines spécifiques de la câblerie sont enlevées et acheminées en Allemagne. Les deux photos ci-contre montrent le même hall de la câblerie juste avant et juste après la guerre.

A la fin de la guerre, en décembre 1918, A.C.E.C. se retrouve avec 341 ouvriers, sans une machine, avec d'énormes difficultés à pouvoir se fournir en matières et un retard technique important par rapport à ses concurrents, suisses et suédois surtout.